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S. Kolupaila. Le Niémen. Les étiages

Les étiages

Le modifications du talweg risquent de nous tromper encore plus dans l'appréciation des débits minima. Par exemple, on s'étonne de trouver pour l'étiage le plus grave 90 me. à Birstonas et 107 à Sunalininkai, malgré le doublement de la surface réceptrice entre ces deux échelles; ou bien encore, pour la pénurie de 1921, 98 me. à la première échelle, pas plus de 107 à la seconde. Les erreurs peuvent d'ailleurs avoir pour cause non seulement les déformations du lit, mais encore, en hiver, les troubles produits sur l'écoulement par la glace. La valeur du coefficient de réduction K, définie plus haut, peut être satisfai sante pour l'ensemble de plusieurs semaines, mais pécher fortement pour certains jours de ces périodes.
Et ces incertitudes peuvent enlever une partie de sa signification au minimum le plus bas de Birstonas : ce débit représenterait 2,2 lit.-sec. par km2. S'il est exact, on doit remarquer sa valeur relativement considérable; pour les cours d'eau européens de plaine, à régime pluvial océanique ou pluvio-nival, les minima connus oscillent plutôt autour de 1 lit.-sec. par km2. Il faudrait donc invoquer ici l'influence régularisatrice des lacs, explication la plus vraisemblable, ou des particularités géologiques locales, comme la perméabilité de certains dépôts fluvioglaciaires ou de sandr sous lesquels se formeraient des réserves souterraines abondantes.
Plus concordants avec les minima du cours inférieur seraient les débits qu'on attribue aux étiages extrêmes à Kaunas : 76 me. et 1,6 lit.-sec. par km2, et à Jonava suir la Néris (32 me. et 1,3 lit.-sec. par km2).
A Smalininkai, le minimum connu ne dépasserait pas 1,32 lit.-sec. par km2. On peut encore évaluer les étiages extrêmes à 5 me. à Stolpce et 60 à Gardinas.
Enfin, partout, en ce qui concerne les dates, les minima d'été dépassent en abondance ceux de l'hiver : on a observé au plus bas durant les mois chauds 101 me. à Birstonas, 106 à Kaunas, 170 à Smalininkai, 64 à Jonava sur la Néris, contre 90, 76, 179, 32 en hiver. On se rappellera qu'en ce qui concerne les moyennes mensuelles générales, les débits hivernaux restentnettement supérieurs à ceux de l'été.
Les étiages d'été s'accompagnent de faibles hauteurs d'eau et parfois, de ce fait, gênent la navigation.
Conclusion. - On retiendra surtout de cet examen la transition que marque le régime du Niémen entre l'hydrologie pluviale ou pluvio-nivale océanique à hautes eaux de saison froide et le régime nival de plaine avec sa poussée brutale et puis sante de fusion à chaque printemps. Le Niémen, à certains points de vue, rappelle timidement l'Elbe; à d'autres il annonce, mais de loin, la Volga.

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